Lundi 3 octobre, vers 14h30, deux gendarmes ont fait irruption dans la cour d’une école du département, tirant un jeune homme menotté. Ils ont parcouru les couloirs avec leur détenu et ont demandé à certains des maîtres de sortir de leur classe afin d’identifier
trois CD informatiques qu’ils soupçonnaient ce jeune d’avoir dérobés.

Cette entrée s’est déroulée sous les yeux des enfants. Des classes ont aussi emprunté les couloirs pendant les interrogatoires. Ajoutons que personne parmi le personnel de l’école, pas même la directrice, n’était prévenu de cette visite.

Une telle intrusion est totalement inacceptable dans un lieu comme l’école, et injustifiable sur le plan pratique , le personnel pouvant être interrogé en dehors des heures de classe et en un autre lieu. La réaction des enfants était sans équivoque : interloqués, effarés ou choqués.

Le fonctionnement des classes a de plus été lourdement perturbé, la directrice ayant dû répartir ses élèves dans les autres classes pour répondre aux sollicitations des gendarmes . Les maîtres interrogés, quant à eux, ont interrompu leurs activités pour consacrer le reste de l’après-midi à tenter de répondre aux inquiétudes des enfants,
surtout des plus jeunes.

Des questions se posent également sur une éventuelle mise en danger des élèves : on a déjà vu des tentatives d’évasion qui se terminent dans la violence.

Mais surtout, qu’en est-il du respect de la personne quand on expose un présumé innocent, menottes aux mains , aux regards de dizaines d’enfants, parmi lesquels
auraient pu se trouver un frère, une soeur ou un voisin ?

Le SNUipp a interrogé le nouveau Préfet : est-ce une initiative locale ou s’agit-il de l’application de nouvelles instructions ministérielles qui
nous auraient échappées ?

Le Préfet nous indique qu’il souhaite savoir si la démarche des gendarmes fait suite à une demande rogatoire, il interroge Mme la Procureure.

Sécurité, sécuritaire

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