Le Ministère de l’Éducation Nationale, en partenariat avec le Ministère de l’Économie, celui du Commerce extérieur et Science Po ont réalisé une plaquette vantant les charmes de la Mondialisation, mise à disposition des enseignants dans les CDDP.

À la lecture de la plaquette, la mondialisation économique apparaît comme un phénomène largement bénéfique pour les populations. Ainsi, en discutant avec ses chaussettes, son sirop pour la gorge ou sa console vidéo (sic !), Zoé apprend notamment que la mondialisation de l’économie
– "a mis en relation la famille de la paysanne malienne (...) et celle des ouvriers marocains"
– permet de faire avancer les valeurs de tolérance et de démocratie et que grâce à elle "les idées de liberté, d’égalité et de fraternité se répandent"
– permet de soigner les enfants africains.

Ce n’est pas dans cette brochure que Zoé apprendra que dans la vie réelle la mondialisation économique a surtout mis en concurrence les peuples et les territoires exacerbant les tensions, que les inégalités sociales augmentent au sein des différents pays, que certaines multinationales s’accomodent très bien des régimes dictatoriaux voire y trouvent une main d’œuvre bon marché, ou que l’accès de tous aux médicaments progresse sous la pression des mouvements sociaux contre la volonté des entreprises pharmaceutiques, qui par ailleurs ne se privent pas de piller les ressources du Tiers-Monde ou de tenter de breveter le vivant.

Mais si Zoé observe bien les photographies illustrant le dépliant peut-être remarquera-t-elle que la paysanne africaine et les ouvrières chinoises ont l’air bien jeunes. Ce sera alors peut-être l’occasion traiter de la question du travail des enfants... en liaison avec la mondialisation économique ?

Cette basse œuvre de communication fait sans nulle doute partie de ces tentatives de "réconcilier les français avec le monde de l’entreprise" et du libéralisme économique, quitte à nier les réalités socio-économiques de nos sociétés mondialisées.

La «mondialisation heureuse» expliquée aux enfants

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