Nous commencerons cette déclaration par rappeler l’opposition qui est celle de la FSU, comme de l’ensemble des organisations syndicales présentes ici-même, et, au-delà, de tout notre pays, au projet de réforme des retraites que tente d’imposer le gouvernement.
Les personnels de notre ministère se sont fortement mobilisés lors des 5 dernières journées d’action intersyndicales. Ils continueront à le faire dans le cadre de l’intersyndicale interprofessionnelle unitaire, dès le retour des vacances d’hiver. La FSU
relaie d’ores et déjà l’appel à la grève les 7 et 8 mars pour commencer - ce dernier jour étant aussi celui d’une mobilisation pour les droits des femmes, particulièrement impactées par le projet de réformes des retraites. Le 7 mars, nous mettrons le pays à l’arrêt !
Dans notre ministère, l’injuste, brutale et inutile report de 2 ans de l’âge de départ en retraite envisagé par le Gouvernement se double d’une faiblesse incontestable des salaires : c’est ainsi, pour nos collègues, la double peine, puisqu’ils et elles sont parmi les fonctionnaires les moins bien rémunérés à qualification comparable. Et, pour nos collègues femmes, la triple peine, puisque ce sont elles qui, à qualification professionnelle égale, ont les salaires les plus faibles, et les carrières les plus hachées.
Le report de l’âge légal de départ en retraite, combiné à l’accélération des effets des mécanismes conduisant à la décote qui constitue la quadruple peine, sont inacceptables, et nos revendications a contrario très claires : retraite à taux plein à 60 ans pour toutes et tous, prise en compte des années d’études, et dispositifs de cessation progressive d’activité dès 55 ans.

Dans le même temps, le ministre persiste à ne pas prendre la mesure de la problématique salariale pour les enseignant.es, CPE et PsyEN, en ne proposant pas une revalorisation socle inconditionnelle pour toutes et tous, à la hauteur des attentes des personnels : la moitié des collègues sont oubliés dans les propositions, et la promesse du candidat E. Macron d’une revalorisation de 10% se révèle n’être qu’une vaste tromperie qui alimente leur légitime colère.
Nous contestons en outre toujours la logique même du Pacte, véritable machine à détruire les cadres statutaires, et notamment celui du droit à la carrière au sein de la fonction publique, telle que définie au moins depuis la Libération et confirmée par les lois de 1982, pour y substituer progressivement une fonction publique d’emploi.

La présentation des éléments constitutifs du Pacte montre qu’il est en outre totalement hors-sol et d’autant plus inacceptable, en ce qu’il prévoit un alourdissement insupportable des missions pour des personnels dont le temps de travail est déjà très au-delà des 43h hebdomadaires, et dont l’état d’épuisement est une réalité qui n’a cessé de s’aggraver ces dernières années.
Le Pacte révèle enfin les véritables finalités de la mise en place, dans l’Éducation, du Conseil National de la Refondation, que nous avons dénoncé depuis le début : dessiner les contours de missions nouvelles qui auront un jour ou l’autre vocation à intégrer le Pacte.
Enfin, les 72h de travail supplémentaires annoncées par le ministre, sans même leur évocation dans les discussions en cours, montrent clairement une conception toute blanquérienne du dialogue avec nos organisations représentatives. Nos collègues y ont en revanche bien perçu l’escroquerie eu égard aux maigres rémunérations envisagées en contrepartie, pour les signataires de ce Pacte.

L’annonce de la suppression de la technologie en 6ème en est aussi un exemple. Outre que cette décision n’a été ni présentée, ni discutée dans aucune instance de dialogue social avec les organisations représentatives,
sa suppression retirerait aux élèves la possibilité de découvrir une nouvelle dimension de la technologie ancrée dans les sciences et techniques.
Cette décision confirme que ce sont bien des logiques budgétaires et de ressources humaines (suppressions d’emplois et pénurie de professeurs de technologie) qui ont guidé cet arbitrage avant même toute considération pédagogique. Le complément possible pour les élèves se ferait sur le renforcement mathématiques-français, assuré par des PE. Celles et ceux qui s’engageraient dans ces heures de soutien le feraient sur la base du volontariat et en heures supplémentaires. Il fallait bien en effet trouver des missions pour les enseignant-es du 1er degré qui en font déjà beaucoup.
La principale finalité de la mesure n’est donc pas la réussite des élèves mais de donner corps à une “gestion des ressources humaines” dans le cadre du pacte. Pour la FSU, c’est non.
Les éléments présentés en termes de rémunération et de contreparties, sous forme indemnitaire, apparaissent comme une véritable provocation en pleine mobilisations sur les retraites, dans lesquelles se fait aussi entendre l’urgence de véritables revalorisations indiciaires et d’amélioration des conditions de travail.

Concernant l’ordre du jour de ce CDEN, la Fsu du Gers remercie le Conseil départemental d’avoir fourni un document plus précis concernant les dotations budgétaires des établissements, comprenant les dotations par collège. Cela correspond bien à la demande que nous avions faite dans cette même instance l’année dernière. Pour plus d’efficacité, améliorer encore le dialogue social, et le lien avec les Conseils d’administration des collèges du Gers, nous souhaiterions obtenir ces informations au mois de novembre / décembre, avant que les budgets ne soient examinés en Conseil d’administration puisqu’ils sont établis pour une année civile.

[*Sur la rentrée scolaire :*]
elle se prépare avec la suppression de 1177 postes à la rentrée prochaine dans le premier degré, une première depuis 2012, alors même que les effets de la crise sanitaire n’ont été pris en compte d’aucune manière. Ce sont aussi 481 suppressions dans le second degré qui s’ajoutent aux 8 381 emplois supprimés depuis six ans. C’est ainsi que notre académie se voit taxée de 42 postes dans le 1er degré.
A la prochaine rentrée, pour 83 élèves en moins, le département perdra quatre postes auxquels se rajouteront ceux qui serviront à faire les nécessaires ouvertures. L’an passé pour une prévision à la baisse de près de 300 élèves, le nombre de postes avait été maintenu. Quelle est la logique ?
– Pour la FSU, la baisse démographique doit permettre d’avoir des postes supplémentaires permettant de reconstruire des réseaux d’aides complets avec des personnels spécialisés, de recruter des enseignantes et enseignants remplaçants, de donner enfin les moyens pour une inclusion de qualité, de restaurer les « plus de maîtres que de classes », de récréer des postes de conseillères pédagogiques en EPS, de former et rémunérer davantage les PE
– C’est à ces conditions que l’école pourra remplir sa mission de faire réussir tous les élèves.

[*Dans le second degré :*]
Avec 11 ETP en moins à la rentrée prochaine, nous pouvons déjà prédire sans se tromper, une nouvelle détérioration des conditions de travail des collègues avec une augmentation des compléments de service et le morcellement accentué de ces compléments ; une nouvelle détérioration des conditions d’apprentissage de nos élèves avec des classes de plus en plus chargées (notamment dans des zones où les IPS sont les plus faibles du département)
C’est bien une ségrégation territoriale et sociale qui est organisée !!!
Pour une éducation de qualité, et une amélioration des conditions de travail des enseignant.es et des élèves, nous demanderons au DASEN lors des instances du mois de mars d’être particulièrement vigilants au nombre d’élèves par classe, mais aussi au maintien de l’enseignement de toutes les disciplines sur tous les niveaux.

[**Pour la FSU, le service public d’éducation ne peut être une service marchand : il doit porter au contraire une école ambitieuse, bienveillante envers ses personnels au service de la réussite de toutes et tous.*]

Déclaration préalable de la FSU, CDEN du 17 février 2023