Vingt ans d’inclusion pour les élèves en situation de handicap : et les AESH ?
Depuis deux décennies, l’Éducation nationale a vu évoluer l’accompagnement des élèves en
situation de handicap, avec une présence accrue des Accompagnants des Élèves en Situation
de Handicap (AESH), désormais le deuxième corps de l’institution, fort de plus de 130 000
professionnel.les.
Mais que dire des contrats qui ont jalonné ces années ? CAE, CUI, PEC… Des sigles qui se
sont succédés, tout comme les appellations : AVS, AESH, ARE (celui-ci n’a pas eu le temps de
s’imposer…). Quelle sera la prochaine ?
Et les conditions d’exercice ? Elles ont changé, mais pas toujours dans le bon sens. Autrefois
rattaché à une école ou un établissement, l’AESH pouvait tisser des liens avec l’équipe
enseignante, les élèves, et même parfois les soignant.es. Aujourd’hui, avec les PIAL, les
réalités sont bien différentes.
Sous couvert d’optimisation, le PIAL transforme l’accompagnement en mission itinérante :
de la maternelle au lycée, sur un territoire plus ou moins vaste, souvent en zone rurale, sans
compensation financière, sans prise en charge des frais, et sans véritable reconnaissance.
Comment valoriser un personnel dont la présence varie au gré des affectations, un jour ici,
ailleurs demain ?
Vingt ans après la loi sur l’inclusion, les AESH réclament un statut, un salaire digne et une
formation adaptée. Pourtant, au lieu de cela, on leur propose les PAS : un nouvel acronyme,
une nouvelle évolution des missions et un territoire encore plus étendu. Comme les PIAL, ce
dispositif expérimental semble se généraliser sans concertation préalable. Les AESH de la
FSU demandent des retours d’expérience, mais restent sans réponse.
À la rentrée, les PAS seront déployés sans consultation.
Pouvez-vous nous dire ce qu’il en est vraiment dans notre académie ?
Nombre de PAS, départements et territoires concernés ?
Que deviennent les coordonateurs-trices PIAL et qui coordonne les PAS ?
Autre inquiétude :
Les AESH Référent.es, dont les missions sont de plus en plus chronophage (accueil des
nouveaux recrus, edt, remplacements ponctuels, accompagnement AESH en difficulté,
création et mise en place d’outils…) et tout cela sans moyens matériel ni remboursement de
nos frais de déplacements, mais aussi avec des disparités quant au volume de décharge pour
ces missions selon les départements et même les PIAL. Le tout pour 55€ brut par mois ….
Très bonne opération pour l’administration !
Que vont donc devenir les AESH référent.es avec l’arrivée des PAS ?
Dernier point, qui nous réunit régulièrement en ces lieux, les dossiers de licenciement pour
inaptitude physique. Comment ne pas se poser de question, quand on en voit le nombre
sans cesse croissant. Le problème vient-il du recrutement, de la pénibilité du travail… ?
Ces personnels ont-ils accès au congé longue maladie, sont ils conseillés par l’employeur
quant aux solutions possibles… ?

C’est pourquoi La FSU demande :

La création d’un corps de fonctionnaire de catégorie B dans la fonction publique

d’état qui reconnaisse le métier d’AESH

Une augmentation significative des rémunérations sur toute la carrière avec une

refonte de la grille.

La reconnaissance d’un temps complet sur la base d’un accompagnement élève de

24 heures, sans ajouter de nouvelles missions sur le temps périscolaire.

L’abandon des PIAL, des PAS et de la politique de mutualisation des moyens.

Un recrutement d’AESH à hauteur des besoins.

CCPA du 15 mai 2025

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