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Carte scolaire 2020 : quelques éléments d’analyse

mardi 14 avril 2020

Pour le SNUipp/FSU, il ne peut pas y avoir de carte scolaire satisfaisante sans moyens supplémentaires.
Nous l’avons dit, et avons voté contre le projet de la DASEN, avec la majorité des organisations syndicales. Le CDEN pourrait avoir lieu le 22 avril.
Nous refusons cette logique de redéploiement des moyens. Le SNUipp/FSU défend au contraire un projet ambitieux pour l’école et cela passe par des créations de postes et donc un budget à la hauteur.

Des postes en plus, 88 au total pour l’académie de Toulouse
Une dotation en postes dans le premier degré vient d’être abondée en urgence pour éviter des tensions supplémentaires sur le terrain, notamment dans les communes rurales. Le gouvernement préparerait-il les sénatoriales ?
Cette carte scolaire qui devait se faire avec une taxation de 5 postes pour le Gers, se fera à moyens constants. Le DASEN a donc dû revoir sa copie le Ministre ayant annoncé qu’aucune fermeture ne se ferait sans l’accord du Maire dans les communes rurales de moins de 5000 habitants.
C’est ainsi que Duran, Lannepax, Montaut les Créneaux, Orbessan, Ordan-Larroque et Pessan ont pu éviter une fermeture de poste.
- Le DASEN a donc dû aller chercher ailleurs des postes à fermer .
- Pour autant, cette délégation à des élus locaux d’une partie de la décision contrevient au rôle de régulateur de l’Etat qui doit opérer ses choix au nom de l’intérêt collectif. Dans ce cadre, la FSU déplore le renoncement de l’Etat à ses prérogatives en matière d’arbitrage. Elle ne cautionne pas ce qui induit une possible nouvelle étape vers la territorialisation des décisions, et restera attentive à l’égalité d’accès au service public d’Éducation sur l’ensemble du territoire.




Un bon samaritain (1) ?
Parce qu’il ne ferme pas de poste en RASED, alors que c’est le cas dans de nombreux départements, le DASEN tente d’endosser le costume du bon samaritain. Il oublie ainsi un peu vite que les années Sarkozy et ses suppressions massives ont fait des dégâts durables en démantelant les RASED qui n’ont jamais été reconstitués.
Actuellement avec seulement 9 maîtres E et 5 maîtres G pour 13 000 élèves, l’aide aux élèves en difficulté est loin d’être pléthorique dans le Gers.
- Pourtant, les conditions dans lesquelles se déroulera la rentrée de septembre 2020 doivent permettre qu’une génération entière d’enfants, parmi les plus fragiles, ne soit pas sacrifiée. Cela nécessitera partout,et particulièrement dans les zones où les difficultés sociales sont les plus importantes des prises en charge individualisées, donc des créations de postes de maîtres E, G, de psychologues scolaires...




La saignée dans les établissements spécialisés
Grands perdants de cette carte scolaire, sous prétexte de réorganisation, plusieurs établissements perdent des postes. On nous parle d’école inclusive et de gestion qualitative pour justifier d’ouvrir à la place des postes d’enseignant-es référents. Au final, ce sont quand même des élèves fragiles qui auront moins d’enseignants face à eux à la rentrée !
- Ces suppressions de poste vont affecter de manière durable le fonctionnement d’établissements qui ont une réelle expertise en matière de professionnalisation de jeunes en situation de handicap : ils ont le savoir-faire, les contacts avec les professionnels, et cela depuis de très nombreuses années (Le Houga avec le restaurant d’application par exemple mais aussi Pauilhac et Pagès) et ce ne sont pas les Unités Externalisées qui vont professionnaliser.
- Si dans un ou deux cas, les coordonnateurs pédagogiques vont voir leur décharge stabilisée, dans tous les autres établissements ils devront faire autant avec moins de temps (passage pour tous à 0,25, suppression totale du 0,50 pour Roquetaillade et Pauilhac).
- Les Unités Externalisées sont bien souvent de la poudre aux yeux : les élèves sont entre eux dans une salle d’un collège ou d’un lycée quelques jours par semaine et, si elles/ils se tiennent bien, ils peuvent aller manger à la cantine avec les élèves "ordinaires".
Ce système d’inclusion est une inclusion au rabais, uniquement là pour répondre à des besoins d’économie budgétaire dictés par l’ARS.
- Conclusion : A l’heure où on pouvait croire que la pandémie du Covid19 aurait modifié profondément le choix des priorités, il semble qu’il n’en soit rien. Sous couvert de "l’école inclusive", ce sont les conditions d’apprenants des personnes les plus fragiles de notre société qui sont détériorées.
L’école inclusive nécessite PLUS de moyens pour réussir (personnels en nombre et formés). Les établissements spécialisés ont une énorme expertise : l’évolution vers une école/société inclusive ne pourra pas se faire sans eux.
Cerise sur le gâteau :
Quand on sait que notre hiérarchie a envoyé les enseignant-es des établissements travailler avec leurs élèves jusqu’à lundi 16 et/ou mardi 17 mars à 12h, alors même que toutes les autres écoles étaient fermées, c’est donc leur rendre particulièrement hommage que de leur supprimer des moyens ....




Animateurs et conseillers pédagogiques :
La réorganisation visant à avoir 2 conseillers généralistes par circonscription, conduira à une dilution des missions et risque d’affaiblir la dynamique de l’équipe départementale.
Dès la fermeture des premiers postes de CPC EPS (passés de 4 à 2 puis à 1) nous avions alerté sur le risque de disparition de l’EPS. Et nous y sommes, voici l’époque du tout français et tout maths !
Si nous notons positivement la création d’un poste de conseiller pédagogique départemental d’occitan, il n’en reste pas moins que l’autre poste d’animateur fermé n’est pas compensé. Personne n’est dupe de la création du CPC Auch Est à "valence" occitan. Qui pour l’occuper ? Comment croire que la plus grosse circonscription du département ne va fonctionner qu’avec 1,5 CPC quand les autres fonctionneront avec 2.
Le poste actuel d’animatrice espagnol et de coordinatrice des élèves allophones est tout simplement supprimé...




La fin des dispositifs "qualitatifs"
Dispositifs d’accueil des moins de 3 ans
Ils ne sont plus une priorité ministérielle ainsi qu’on pouvait le craindre. Et pour cause, depuis la rentrée 2019 la scolarité est obligatoire à compter de 3 ans. La question que la FSU posait au Dasen lors de la carte scolaire 2019 prend malheureusement tout son sens :
- la philosophie de cette loi ne risque-t-elle pas de conduire à la remise en question de la scolarisation des moins de 3 ans ?
Nous avons la réponse :
- un poste est ainsi transformé en classe ordinaire à Cazaubon, une des classes passerelles de Condom est supprimée. L’avenir des autres dispositifs est désormais compté.
Dans ces conditions, plus question de compter ces élèves dans les effectifs et donc une fermeture l’année suivante n’est pas à exclure ! Le DASEN s’est engagé à ce que ça ne soit pas le cas. La FSU saura lui rappeler cet engagement lors de la carte scolaire 2021.
- Rappelons qu’à leur création, ces dispositifs avaient aussi vocation à renforcer les effectifs des écoles, en « fidélisant » les familles. Dans les communes où il y a une école privée, s’ils ne sont pas accueillis en TPS, il y a bel et bien un risque du choix du privé.

Même punition pour les dispositifs « plus de maîtres que de classes », avec la fermeture de ceux de Nogaro et de Fleurance.
Des dispositifs pourtant très utiles dans ces grosses écoles qui ont beaucoup de situations compliquées à gérer (élèves en situation de handicap avec ESS, difficultés sociales, public allophone...).
Celui d’Auch J. Jaurès ne sauve sa peau qu’en raison de la réorganisation de la politique de la ville sur cette commune.




Un bon samaritain (2) ?
Une mesure de carte scolaire, autrement dit voir son poste fermer et devoir participer au mouvement n’est jamais une chose facile à vivre. C’est entre autre pour ça que la FSU a demandé le report des opérations de carte scolaire. Le contexte du confinement n’est pas favorable à une mise en oeuvre de fermetures quelles qu’elles soient, ni pour les élèves ni pour les personnels.
Par exemple, le DASEN aurait pu éviter les fermeture "d’affichage" (comme à Cazaubon : fermer le dispositif pour ouvrir un poste d’adjoint conserve le nombre de poste et ne change rien à la situation de l’école en nombre d’enseignant-es).
- Mais il semblerait, selon lui, qu’il est plus facile de vivre une mesure de carte scolaire en ce moment, justement parce qu’il est possible de faire son mouvement tranquillement chez soi en n’ayant pas de charge de classe !
Les enseignant-es qui ont vu leur charge de travail augmenter largement depuis la fermeture des écoles et la mise en place de l’école virtuelle apprécieront... Ceux impacté-es par une fermeture de poste apprécieront donc le confort du confinement.
- Car il semblerait aussi qu’il n’ y ait que les élues de la FSU pour penser que le confinement peut avoir des effets psychologiques sur les enseignant-es (comme sur tout un chacun d’ailleurs), générer de l’anxiété, du mal-être...
Et oui, tout le monde ne peut pas avoir un mental de sportif de haut niveau !




Nouvelles missions adjointes aux enseignant.es référents : inquiétudes.....
La loi du 11 février 2005 a apporté des avancées fondamentales qui répondaient enfin aux attentes des personnes en situation de handicap et de leurs familles. Ainsi les CDES (Commissions Départementales de l’Education Spéciale) ont été remplacées par les MDPH (Maison Départementales des Personnes Handicapées).
- Le changement ainsi opéré ne fut pas que sémantique, loin sans faut : l’Education nationale est ainsi passée d’un statut "autonome" de prescripteur, de décideur et de pourvoyeur de moyens (aides humaines, matérielles, orientation, etc) - ce qui lui permettait de contrôler fort opportunément les besoins - à celui d’évaluateur et de pourvoyeur de moyens, la décision d’attribution des aides appartenant dorénavant à la MDPH.
Les demandes (tout particulièrement en accompagnement humain) sont depuis en augmentation régulière et mettent systématiquement à mal les enveloppes budgétairement restreintes de l’Education Nationale. Notre administration n’a eu de cesse de tenter de les restreindre en amont en interrogeant voire en remettant en cause les propositions des Equipes Educatives ou des ESS (inutile de préciser ici que la quasi disparition des RASED planifiée par notre ministère a certainement constitué un facteur non négligeable à cette augmentation) et, la décision prise, en systématisant le recours à des AESH mutualisé.es pour "rationnaliser" les moyens disponibles.
- La modification des missions des enseignant.es référents de scolarité avec ajout de missions de coordonnateur pédagogique AESH présentée pendant ce CTSD ressort de cette même logique. En effet, ces collègues pourront animer une ESS où, peut-être, l’accompagnement par un AESH sera questionné tout en sachant, de part leur autre mission, qu’une telle ressource n’est pas disponible dans leur secteur géographique.
Notre administration choisit de les placer dans une situation professionnelle au minimum inconfortable.
- Et quels seront les critères d’évaluation de leurs compétences professionnelles sur cette autre mission ? Aucun élève en attente d’aide humaine ?
La déontologie professionnelle de ces collègues n’est évidemment pas à questionner, mais celle de leurs supérieurs hiérarchiques ? Quels tableaux bien garnis vont-ils exiger d’eux ?
- Interrogé par le SNUipp/FSU32 sur cette question - la nature "pédagogique" de ces nouvelles missions - le DASEN a répondu "quantitatif", c’est-à-dire être capable par exemple de savoir combien d’heures d’AESH serait disponible dans tel ou tel établissement scolaire ...
La réponse a de quoi laisser perplexe ...




Remplacement
Il n’y aura pas, pour la rentrée 2020, de création de postes de remplaçant.es.
On nous dit qu’on a un taux de couverture satisfaisant en ce qui concerne les remplacements ordinaires. Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que notre département a tout de même de nombreuses petites écoles, où la moindre absence nécessite vraiment un remplacement. C’est aussi pour ça que notre hiérarchie préfère les plus grosses structures. En répartissant les élèves dans les autres classes, il est plus facile de masquer la pénurie de remplaçant-es.
A la rentrée 2020, ces remplaçant-es seraient pourtant un soutien utile aux équipes pour reconstruire l’école d’après pandémie.
- Quant à la formation Continue, on n’en parle même plus. Il est vrai que les enseignant-es se sont auto-formé-es sur le tas pour assurer la continuité scolaire.
Rappelons que ce sont 14 postes de brigades supplémentaires dont nous aurions besoin pour assurer une formation continue suffisante à l’ensemble de la profession ( sur la base d’une semaine de stage par an par collègue) et cela sans compter les stages à public désigné...


Décharges de direction des petites écoles
Les décharges des directeur.trices des écoles de moins de 4 classes sont actuellement assurées par du personnel en surnombre. En clair, si l’an prochain, il y a moins de surnombres, il y aura moins de décharges de direction.
De plus, en cette rentrée 2020 qui s’annonce compliquée, pour rétablir le lien avec les familles, pour tenir des équipes éducatives... les décharges de direction doivent être augmentées.
- Le SNUipp/FSU demande que de véritables postes, dédiés à ces décharges de direction, soient créés. C’est la seule solution pour planifier ces journées et organiser une véritable continuité pédagogique.


Voir en ligne : le projet de carte scolaire présenté par le DASEN

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