Crées en 1991 et successivement remaniées en 2002 et 2009, les CLIS sont, depuis la circulaire du 21 août 2015, des « ULIS [1] École ».
Ce changement d’appellation n’est pas un simple toilettage :
il traduit la volonté institutionnelle engagée depuis la Loi de 2005 de passer d’une logique d’intégration à celle d’inclusion, d’une organisation en classe à un fonctionnement en dispositif ouvert.
Chaque élève scolarisé au titre d’une ULIS École bénéficie donc de temps de scolarité dans sa classe de référence (classe qui correspond approximativement à sa classe d’âge) et de temps d’enseignement adapté dans le cadre de regroupements (animés par le coordonnateur ULIS).
Si le bien-fondé d’une telle évolution ne fait aucun doute (qui se rappelle le parcours de combattant de parents réduits à quémander à la porte des écoles la scolarité de leur enfant en situation de handicap ?), il n’en est pas moins légitime de questionner les moyens donnés à l’École et à ses acteurs pour être à la hauteur de cet enjeu.
Et le constat est navrant.
A ce jour :
Aucune reconnaissance institutionnelle du temps indispensable, pour les enseignants des classes de référence, au travail de concertation et d’échange avec le coordonnateur d’ULIS ainsi qu’aux nombreuses réunions (partenaires, ESS, …)
Aucune reconnaissance institutionnelle du surcroît de travail pour les directeurs/trices d’école avec ULIS ?
Quasi absence de formation spécifique pour l’ensemble de ces personnels
Pas de document synthétique (type PPS [2] et non le GEVASCO) permettant à un enseignant de comprendre le projet de son élève en situation de handicap.
Aucune concertation en amont avec les coordonnateurs d’ULIS pour réfléchir à la composition de leur futur groupe d’élèves
Des AVS-CO sous statut précaire,sans véritable formation professionnelle et dont le contrat ne peut excéder 2 années, mettant ainsi à mal tout travail en continuité
et la liste n’est pas exhaustive …
Si des réponses ne sont pas rapidement apportées par notre institution, ces différents manquements généreront à coup sûr de multiples dysfonctionnements, susceptibles de mettre à mal une dynamique inclusive initiée depuis plus d’une trentaine d’année.